LEMONDE.FR | 23.01.12 | 16h10 • Mis à jour le 23.01.12 | 18h18
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Bani Walid, bastion de l'ancien
dirigeant Mouammar Kadhafi, était tombé aux mains des rebelles libyens
le 17 octobre 2011, après six semaines de siège.AFP/MARCO LONGARI
Des partisans lourdement armés du dirigeant libyen défunt Mouammar Kadhafi ont pris, lundi 23 janvier, le contrôle de "toute la ville"
de Bani Walid, au sud-ouest de Tripoli, qui avait été l'un des derniers
bastions de l'ancien régime à tomber, a indiqué un responsable local. "Les partisans de Kadhafi contrôlent toute la ville de Bani Walid", a affirmé par téléphone M'Barek Al-Fotmani, qui se trouvait dans une base d'anciens rebelles encerclée par les pro-Kadhafi.
Ces derniers avaient lancé quelques heures plus tôt l'assaut contre
une base militaire, en plein jour et armés de mitraillettes et de RPG,
tuant cinq anciens rebelles et en blessant une trentaine d'autres, selon
M. Al-Fotmani. Le porte-parole du conseil local de la ville, Mahmoud
El-Werfelli a dit craindre "un massacre".
"La brigade du 28-Mai, la plus importante à Bani Walid et la
seule qui dépende du ministère de la défense, est encerclée de tous les
côtés par des fidèles de Kadhafi brandissant des drapeaux verts et
elle est visée par toutes sortes de tirs", a précisé depuis la base M. Al-Fotmani. Le commandant de brigade fait partie des victimes, a-t-il indiqué. LA "TRAHISON" DU CNT
"Ils sont environ 100 à 150 et ont des armes lourdes", a indiqué M. Werfelli. "Nous
avons demandé l'intervention de l'armée mais le ministère de la défense
et le Conseil national de transition (CNT) nous ont trahis, ils nous
ont laissés entre le marteau et l'enclume", a-t-il accusé. "Cela fait deux mois que nous leur demandons de trouver une solution", a-t-il poursuivi.
Ces violences interviennent au moment où le CNT fait face à la crise
politique la plus grave depuis son arrivée au pouvoir. Dimanche, son
vice-président, Abdelhafidh Ghoga, a">http://www.lemonde.fr/afrique/article/2 ... l" dû démissionner sous la pression de la rue. Le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, a exclu une démission du Conseil en mettant en garde contre "une guerre civile".
Le CNT a dû se résoudre à se réunir en secret et à reporter
l'adoption de la loi électorale qui régira l'élection d'une Assemblée
constituante en juin après le saccage samedi de son siège à Benghazi, le
berceau de la révolution dans l'est du pays.
LES HABITANTS DE BANI WALID "SE SENTENT FLOUÉS"
Bani Walid a été l'un des derniers bastions de Mouammar Kadhafi à
tomber, après six semaines de siège, le 17 octobre 2011. Les dignitaires
locaux avaient autorisé les ex-insurgé à y pénétrer, mais les
rapports, émaillés de plusieurs reprises des hostilités, sont restés
très tendus.
La ville est "l'une de celles qui a le plus souffert des
bombardements de l'Alliance atlantique et des représailles des
révolutionnaires, pendant et après la guerre", rappelle Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen. Aujourd'hui, "ses habitants se sentent floués ou ignorés par les nouvelles autorités", selon le chercheur.
La tribu Warfallah, l'une des plus importantes de Libye par le
nombre, qui domine Bani Walid et compte des membres dans tout le pays, a
tenté ces derniers mois de se rassembler dans des partis politiques. "Ils veulent un accès au pouvoir, dit M. Abidi. S'ils ne l'obtiennent pas, ils ont les moyens militaires de se faire une place" dans la Libye nouvelle.