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Pour les économistes l’immigration n’est pas un problème

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Essaba
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Pour les économistes l’immigration n’est pas un problème

Message par Essaba » mai 05, 12 10:29 am

Pour les économistes l’immigration n’est pas un problème




Xavier">http://www.telos-eu.com/user/7923">Xavier Chojnicki & Lionel">http://www.telos-eu.com/user/12669">Lionel Ragot 17 Avril 2012

http://www.telos-eu.com/fr/system/files ... eality.jpg" alt="" title="" class="image preview" height="150" width="200">La
France est-elle confrontée à une vague d’immigration légale massive,
comme certains acteurs de la campagne le prétendent ? En 2008, notre
pays comptait 5,2 millions d’immigrés, soit l’équivalent de 8,4% de sa
population (10,6% si on intègre également les Français nés à
l’étranger). A l’heure actuelle, ce sont environ 200 000 ressortissants
étrangers qui s’établissent chaque année en France. Est-ce beaucoup?

Ce chiffre représente à la fois l’équivalent d’une ville française de
taille moyenne, Rennes par exemple, comme le soulignait récemment
Claude Guéant, soit 0,31% (3,1 pour mille dirons les démographes) de la
population totale. À titre de comparaison, l’Allemagne a accueilli en
2010 plus de 800 000 migrants sur son sol (ce chiffre est celui des
entrées, non celui du solde migratoire; il est à comparer avec celui de
200 000 en France; cf. infra). Avec un tel taux d’immigration, la France
se révèle être l’un des pays les plus fermés parmi les pays de l’OCDE ;
seul le Japon, connu pour être très hermétique, a un taux plus faible.

Cependant, face aux 200 000 entrées, on trouve un nombre conséquent
de sorties de Français, mais surtout d’étrangers qui repartent. En 2010,
le solde migratoire (différence annuelle entre les entrées et les
sorties du territoire) se situe aux environ de 75 000 personnes. En
termes relatifs, ce solde était donc de 1,2 pour mille, c’est-à-dire
environ deux fois moins que celui observé au cours des années 1960 dans
notre pays, et d’un niveau incomparable aux sommets atteints par
certains de nos voisins tels que l’Allemagne (10 pour mille au début des
années 1990), le Royaume-Uni ou les États-Unis (5 pour mille) et sans
aucune commune mesure avec les taux espagnols du début des années 2000
(15 pour mille entre 2002 et 2007). On se trouve donc bien loin de
l’image d’une invasion migratoire.

Les immigrés sont-ils responsables de la montée du chômage et
empêchent-ils les salaires, en particulier des travailleurs peu
qualifiés, d’augmenter ? Ces questions sont au cœur du débat actuel sur
l’immigration. L’institut Ipsos révélait au mois d’août 2011 que 41% des
Français soutiennent l’idée selon laquelle les immigrés rendraient
l’accès à l’emploi plus difficile aux autochtones. Aux antipodes de
cette perception, les économistes aboutissent, fait rare pour être
signalé, à un relatif consensus sur une absence d’effets visibles
négatifs sur l’emploi ou le niveau de salaire des natifs. Tout
simplement parce que l’arrivée de nouveaux immigrés ne se traduit pas
par un partage du travail entre autochtones et immigrés, comme on
partagerait un gâteau en parts d’autant plus petites que le nombre de
convives est grand.

Pour faire simple, l’immigration est souvent assimilée à un choc
d’offre sur le marché du travail : en théorie, elle devrait provoquer
des pressions à la baisse sur les salaires si elle accroît le degré de
concurrence entre des travailleurs « substituables ». Dans le cas de
rigidités salariales (par exemple du fait de l’existence d’un salaire
minimum), l’effet dépressif de l’immigration passerait alors par des
pressions à la hausse sur le chômage. Mais ce type de raisonnement
simple n’offre qu’une vision très partielle d’une réalité bien plus
complexe. Tout d’abord, l’immigration agit certes sur l’offre de
travail, mais également sur la demande. Les immigrés contribuent à
augmenter la demande finale de biens et de services, ce qui stimule
l’activité et, par ricochet, l’emploi. Une étude récente des Nations
Unies montre ainsi qu’une hausse de 1% de la population active provenant
de l’immigration augmente également le PIB de 1%. Ensuite, les immigrés
entrent plutôt dans une relation de complémentarité plutôt que de
substituabilité avec les autochtones. Il suffit pour s’en convaincre de
mettre en évidence la forte concentration des travailleurs immigrés dans
certaines activités (par exemple l’hôtellerie-restauration, le
bâtiment, la sécurité, le nettoyage). Enfin, le stock de capital n’est
pas donné et l’économie d’accueil adapte progressivement ses moyens de
production et ses infrastructures à l’arrivée de nouveaux travailleurs.
C’est ce qui explique, par exemple, pourquoi le retour de 900 000
rapatriés d’Algérie après la signature des accords d’Evian en 1962 n’a
eu qu’un impact très limité sur le fonctionnement du marché du travail
des départements concernés.

L’immigration serait enfin un fardeau pour les finances publiques. La
raison communément avancée repose sur la perception que l’immigré en
France est une personne en moyenne moins qualifiée qu’un natif, plus
souvent au chômage, et ayant un plus grand nombre d’enfants. Même si
cette perception n’est pas toujours fausse, le bon sens qui part de ce
constat pour conclure à un impact négatif conséquent sur les finances
publiques ne s’en trouve pas moins pris en défaut. C’est ce que nous
avions mis en évidence dans une précédente contribution (“ Immigration : combien ça coûte ”, Telos, 14 décembre 2010).
Il s’avère ainsi que les immigrés, même s’ils sont surreprésentés dans
un certain nombre de branches de la protection sociale (famille,
logement, chômage et assistance), et même si leur contribution aux
finances publiques est en moyenne inférieure à celle des autochtones, ne
représentent pas véritablement un coût du point de vue des finances
publiques.

L’explication réside dans un effet de structure par âge. Notre
système de protection sociale est pour l’essentiel ascendant,
c’est-à-dire qu’il concerne des transferts allant des actifs vers les
inactifs, c’est-à-dire majoritairement vers les retraités. Les deux
branches de la protection sociale qui sont les plus affectées par le
nombre de personnes âgées, à savoir la retraite et la santé,
représentent déjà à l’heure actuelle près de 80% de l’ensemble des
dépenses sociales de notre pays. Par ailleurs, les migrants sont
regroupés dans les catégories en âge d’activité : 55% ont entre 25 et 55
ans (contre 40% dans la population totale). Au final, cet effet de
structure par âge, c’est-à-dire le fait que les migrants sont regroupés
dans les catégories de ceux qui paient davantage qu’ils ne reçoivent du
système de redistribution, va venir entièrement contrebalancer
l’éventuel « surcoût » pour certaines branches de la protection sociale.

Fort bien, nous direz-vous, mais ces immigrés dans la force de l’âge
ne vont-ils pas vieillir et peser sur le budget ? A contrario, leurs
enfants qui représentent aujourd’hui une charge pour les finances
publiques se trouveront plus tard en âge de travailler. Ce qui importe
est donc la contribution des immigrés et de leurs descendants sur
l’ensemble de leur cycle de vie. Ainsi, si l’on reproduit à l’horizon de
plusieurs décennies la politique migratoire actuelle, où 70% des
nouveaux entrants ont moins de 30 ans, le bilan dynamique pour les
finances publiques est légèrement positif du fait de l’apport perpétuel
d’individus d’âge actif. Ce n’est donc pas un quelconque durcissement de
notre politique migratoire qui permettra de résorber nos problèmes de
déficits budgétaires, et en particulier celui de la protection sociale.

Sur cette question de l’impact économique de l’immigration, le « bon
sens » se trouve donc pris en défaut. Les contributions des économistes
sont sans équivoque et unanimes : l’immigration ne représente pas un
coût pour l’économie française. Il ne faut pas pour autant en conclure
qu’elle pourrait constituer la solution face aux problèmes des économies
vieillissantes. Les véritables enjeux de l’immigration ne se situent
donc pas dans le champ économique. Ils se situent dans le champ
politique et identitaire.

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