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Une histoire de la Banque du Sud

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Ogotemmeli
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Une histoire de la Banque du Sud

Message par Ogotemmeli » août 16, 09 4:15 am

A ceux qui se gargarisent avec l'initiative PPTE, j'espère que pour eux là c'est blaguer-tuer, et qu'une fois on a enlevé magnans de rébellion dans nos pieds, on va immédiatement faire comme LG l'a maintes fois suggéré : créer notre propre banque de développement aux capitaux exclusivement publics et africains et ne finançant que des projets retenus dans le cadre d'une stratégie d'intégration économique régionale. L'exemple de la Banque du Sud pourrait nous inspirer : lors de la fête de l'indépendance, LG a promis aux opérateurs de la filière vivrière de les envoyer en délégation au Brésil (et peut-être aussi en Inde) pour voir comment entamer la mécanisation de leurs activités agricoles. J'espère que l'année prochaine (07/08/2010) il recevra à Yamoussoukro une délégation de la Banque du Sud pour lui expliquer comment ils font, quelles ont été les difficultés, quels sont les résultats enregistrés et escomptés...
En attendant, voici un aperçu des conditions de naissance de cette initiative sud-américaine REVOLUTIONNAIRE que toute la Françafrique redoute plus que la peste...

Puni&nbsp">http://www.monde-diplomatique.fr/2007/0 ... #Puni ! Comment la toute-puissante Banque
mondiale pouvait-elle accepter, en 2005, que le jeune ministre
équatorien de l’économie Rafael Correa décide, sous prétexte que le
pays traverse une crise politico-sociale d’une extrême gravité, de
revoir l’utilisation des ressources pétrolières en réduisant le
remboursement de la dette et en augmentant les dépenses sociales ? La banque
suspend immédiatement un prêt de 100 millions de dollars promis à
l’Equateur et, avec l’aide de quelques amis, s’occupe sérieusement de
la carrière du ministre en question. [FMI], la Banque mondiale, la Banque interaméricaine de développement [BID] [M. Alfredo Palacio], racontera M. Correa. (http://www.monde-diplomatique.fr/2007/0 ... /14861#nb1" class="spip_note" rel="footnote" title="Lire Maurice Lemoine, « Une victoire à consolider en Equateur », Le Monde (...)" id="nh1">1)Désavoué, le jeune économiste choisit de démissionner.

Elu président de la République le 3 décembre 2006, il n’a rien
oublié de l’épisode et du mépris affiché face à la souveraineté du
pays. Le 20 avril dernier, geste spectaculaire, il fait déclarer
persona non grata M. Eduardo Somensatto, représentant de la Banque
mondiale en Equateur. Par ailleurs, confronté à une dette publique de
10,5 milliards de dollars, il décide que la part du budget dédiée à son
remboursement passera de 38 % en 2006 à 11,8 % en 2010. Un malheur (ou
un bonheur) n’arrivant jamais seul, à quelques jours d’intervalle, le
Venezuela annonce qu’il quitte le FMI et la Banque
mondiale, la Bolivie fait savoir qu’elle ne reconnaît plus l’autorité
du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux
investissements (Cirdi), l’un des instruments du groupe Banque mondiale.

Depuis les années 1950,
l’intervention de cette dernière et du FMI en Amérique latine a été
marquée par les priorités de la politique étrangère de Washington. Les
institutions de Bretton Woods ont soutenu le dictateur nicaraguayen
Anastasio Somoza pendant près de trente ans, jusqu’à son renversement
en 1979 (http://www.monde-diplomatique.fr/2007/0 ... /14861#nb2" class="spip_note" rel="footnote" title="Pour une présentation détaillée du soutien de la Banque mondiale et du FMI aux (...)" id="nh2">2).
Au Guatemala, en 1954, elles boycottent le gouvernement progressiste de
Jacobo Arbenz, puis s’empressent de soutenir la junte militaire qui l’a
renversé. En Amérique du sud, elles
sabotent les régimes démocratiques qui entreprennent des réformes
tendant à réduire les inégalités : au Brésil, dès 1958, opposition au
président Juscelino Kubitschek, qui refuse les conditions fixées par le
FMI, puis boycottage de son successeur João Goulart quand celui-ci
annonce une réforme agraire et la nationalisation du pétrole en 1963.
En revanche, dès la mise en place de la junte militaire, en avril 1964,
le FMI et la Banque mondiale
accourent. Ils font de même en septembre 1973, au Chili, après le
renversement et la mort de Salvador Allende. En mars 1976, en Argentine
cette fois, le FMI apporte son concours à la dictature du général Jorge
Videla. En avril 2002, il sera le premier (avec les Etats-Unis et
l’Espagne de M. José María Aznar) à offrir ses services au bref
gouvernement de facto issu du renversement du président vénézuélien
Hugo Chávez.



Partout, les classes dominantes locales trouvent dans les
institutions de Bretton Woods un soutien dans leur résistance aux
réformes sociales. Ajoutons que le Chili d’Augusto Pinochet et
l’Argentine de M. Videla ont constitué de véritables laboratoires pour
les politiques néolibérales qui, sous des formes adaptées, furent
ensuite appliquées dans les pays les plus industrialisés, en commençant
par le Royaume-Uni de Mme Margaret Thatcher, à partir de 1979, et les
Etats-Unis de Ronald Reagan après 1981. La Banque mondiale et le FMI ont
délibérément poussé l’Amérique latine à s’endetter : entre 1970 et
1982, la dette extérieure publique de la région passe de 16 à
178 milliards de dollars (http://www.monde-diplomatique.fr/2007/0 ... /14861#nb3" class="spip_note" rel="footnote" title="Banque mondiale, Global Development Finance, Washington, DC, (...)" id="nh3">3).
En 1982, quand y éclate la crise de la dette, les deux institutions
utilisent l’arme du surendettement pour imposer les politiques
codifiées plus tard dans le « consensus de Washington » : ajustements
structurels, privatisations, ouverture économique, abandon du contrôle
des changes et des mouvements de capitaux, réduction des dépenses
sociales, augmentation des taux d’intérêt locaux, etc. Les capitaux qui
avaient afflué vers la région comme prêts prennent la direction des
pays industrialisés sous la forme du remboursement de la dette – et de
fuite des capitaux.



Remplaçant les juntes militaires à partir de la seconde moitié de la
décennie 1980, les gouvernements démocratiques appliquent docilement
les consignes néolibérales. Dévastateur... De la révolte populaire
d’avril 1984 en République dominicaine à l’de décembre 2001 contre le gouvernement de M. Fernando de la Rúa, en passant par le
du 27 février 1989 contre le président vénézuélien Carlos Andrés Pérez,
les émeutes se multiplient. Le rejet du « consensus de Washington » et
de ses instruments finit par provoquer un virage à gauche à partir de
l’élection de M. Chávez à la présidence du Venezuela, en 1998. Après le renversement du président de la Rúa, en décembre 2001, les
autorités argentines, sous la pression de la rue, défient ouvertement
le FMI et la Banque mondiale en
suspendant, jusqu’en mars 2005, le paiement de la dette publique
extérieure à l’égard des créanciers privés et du Club de Paris (http://www.monde-diplomatique.fr/2007/0 ... /14861#nb4" class="spip_note" rel="footnote" title="Lire « Des créanciers discrets, unis et tout-puissants », Le Monde (...)" id="nh4">4).
Si les gouvernements péronistes successifs de MM. Adolfo Rodríguez Saá,
Eduardo Duhalde et Néstor Kirchner évitent la rupture directe avec les
institutions de Bretton Woods (qui se font rembourser...), ils
contribuent à les affaiblir en démontrant qu’il est possible de
suspendre le paiement de la dette tout en renouant avec la croissance
économique et en imposant un accord aux créanciers : 76 % de ceux-ci
acceptent une réduction de plus de moitié des sommes réclamées.

Se passer enfin du FMI

A partir de 2005, un changement conjoncturel dans la situation
économique mondiale modifie de manière favorable les rapports d’une
majorité de pays en voie de développement avec les créanciers des pays
les plus industrialisés. Les cours des matières premières et de
certains produits agricoles sont à la hausse, tandis que les primes de
risque payées pour emprunter des capitaux sont historiquement basses.
D’importantes recettes d’exportation en devises fortes sont
engrangées : entre 2002 et 2007, les réserves de change des pays
d’Amérique latine et de la Caraïbe passent de 157 à plus de
350 milliards de dollars. Plusieurs gouvernements – Argentine, Brésil,
Mexique, Uruguay, Venezuela, mais aussi Thaïlande, Indonésie, Corée du Sud... – en profitent pour solder leur compte à l’égard du FMI.







De nombreux mouvements favorables à l’annulation de la dette leur
reprochent de « légitimer » celle-ci et de gaspiller des capitaux qui
auraient été bienvenus pour mener des politiques sociales. Les
gouvernants rétorquent que ces remboursements leur permettent de
reprendre leur entière liberté à l’égard d’une institution qui impose
des politiques impopulaires.Que font jusqu’à présent la plupart des gouvernements avec leurs
réserves de change ? Après avoir utilisé une partie de celles-ci pour
rembourser certains organismes internationaux, ils placent le reste en
bons du Trésor américains ou le déposent dans les banques des Etats-Unis (et, marginalement, d’autres pays industrialisés). Ils prêtent donc l’argent public du Sud aux puissances du Nord, en particulier au principal pays qui les domine. En outre, le placement des réserves sous forme de bons du Trésor,
américains ou autres, peut s’accompagner... de nouveaux emprunts sur le
marché intérieur ou international. Dans tous les cas, la rémunération
des réserves placées en bons du Trésor étrangers ou en liquide est
inférieure à l’intérêt versé pour emprunter. Une perte d’autant plus
considérable que les Etats-Unis remboursent avec un dollar en constante
régression ces dernières années. La détention de réserves importantes en devises engendre un autre mécanisme pervers : la banque
centrale des pays concernés remet de la monnaie nationale aux agents
économiques qui exportent. Afin d’éviter une augmentation de
l’inflation due au surplus de liquidités en circulation, la banque centrale emprunte alors aux banques privées locales – ce qui représente un coût supplémentaire pour le Trésor public (http://www.monde-diplomatique.fr/2007/0 ... /14861#nb5" class="spip_note" rel="footnote" title="Banque mondiale, op. cit." id="nh5">5).

La relative abondance de réserves de change à disposition des
gouvernements de la région et l’impasse à laquelle conduit ce type
d’utilisation ont apporté de l’eau au moulin du président Chávez, qui,
depuis quelques années, proposait la création d’un fonds humanitaire
international et, depuis 2006, la création d’une Banque du Sud.
En annonçant la naissance de cette institution, l’Argentine et le
Venezuela ont franchi le pas en février 2007, bientôt rejoints par la
Bolivie, l’Equateur et le Paraguay. Le Brésil, qui a hésité pendant
trois mois, a fini par signer la déclaration de Quito du 3 mai, lors
d’un sommet des ministres des finances de l’Argentine, de la Bolivie,
du Brésil, de l’Equateur, du Paraguay et du Venezuela. Un sommet
réunissant les présidents de ces pays doit se tenir avant la fin du
mois de juin et lancer officiellement la Banque du Sud.

Plusieurs options sont encore sur la table, mais un consensus semble
se dégager sur plusieurs points. L’organisme financier réunira au moins
ces six pays d’Amérique du Sud (la
porte étant ouverte aux autres) et aura pour fonction de financer le
développement dans la région. Un fonds monétaire de stabilisation
serait aussi créé (http://www.monde-diplomatique.fr/2007/0 ... /14861#nb6" class="spip_note" rel="footnote" title="L’adhésion du Venezuela à cette proposition n’est pas garantie car, au départ, (...)" id="nh6">6).
Il existe déjà un Fonds latino-américain de réserve (FLAR), dont font
partie cinq pays andins (Bolivie, Colombie, Equateur, Pérou, Venezuela)
et un pays d’Amérique centrale, le Costa Rica. Il pourrait être
transformé ; si cela s’avérait impossible, un nouveau fonds serait
créé. Son but : faire face à des attaques spéculatives et à d’autres
chocs externes en mettant en commun une partie des réserves de change
des pays membres.

Il s’agit donc de se passer du FMI, mais avec une ambition
supplémentaire : mettre en place une unité de compte qui pourrait, un
jour, aboutir à une monnaie commune. En clair, créer l’équivalent de
l’écu européen avant la naissance de l’euro. Actuellement, les échanges
commerciaux entre pays d’Amérique du Sud
se règlent en dollars. Or l’Argentine et le Brésil viennent d’affirmer
qu’ils ont l’intention de régler leurs échanges mutuels, d’une valeur
annuelle de 15 milliards de dollars, en pesos argentins et en reals
brésiliens.

Lors de la réunion de Quito, la délégation de l’Equateur a mis en avant une conception révolutionnaire de la Banque du Sud (et du fonds). L’institution devra fonctionner sur une base démocratique, à l’opposé de la Banque
mondiale, du FMI et de la BID. Elle sera un instrument notamment chargé
de mettre en application les traités internationaux portant sur les
droits humains, sociaux et culturels, alors que la Banque mondiale ne s’estime pas liée par ces traités. La Banque du Sud devra financer des projets publics, alors que les institutions existantes privilégient le secteur privé.



Par ailleurs, si les chefs d’Etat se mettent d’accord, elle devrait
être fondée sur le principe « un pays, une voix ». Actuellement, à la Banque
mondiale, au FMI et à la BID, le droit de vote des pays dépend de leur
apport initial – les Etats-Unis détiennent à eux seuls plus de 15 %, ce
qui leur donne un droit de veto de fait. De plus, les dirigeants et les
employés de la Banque du Sud relèveraient de la justice, contrairement à ceux de la Banque
mondiale, protégés par une immunité totale, qui n’est levée que si
celle-ci le veut. Les archives appartiendraient au domaine public (la
règle contraire est en vigueur au FMI et à la Banque
mondiale). Enfin, le nouvel établissement financier ne s’endetterait
pas sur le marché des capitaux. Son capital serait fourni par les pays
membres, qui la financeraient par un apport initial, par des prêts,
mais aussi par des taxes du type Tobin (http://www.monde-diplomatique.fr/2007/0 ... /14861#nb7" class="spip_note" rel="footnote" title="Cette taxe serait prélevée sur les transactions en devises effectuées dans (...)" id="nh7">7). Il est encore trop tôt pour connaître le sort réservé à cette
proposition. Sans accord, cette nouvelle construction ne représentera
pas une solution de rechange pour la région. les gouvernements
brésilien et argentin sont tentés par une banque
qui viendrait renforcer leurs grandes entreprises privées ou mixtes,
dans le cadre d’un bloc économique et politique construit sur le modèle
d’une Union européenne dominée par la logique capitaliste. Mais le
débat n’est pas tranché. Et un constat s’impose : en Amérique latine,
le FMI et la Banque mondiale ne font plus la loi.








Par Damien Millet et
Eric Toussaint.

La langue est la "boîte noire" d'une civilisation.
(Alain Anselin, Samba, éd. UNIRAG, 1992, p.11)
http://www.afrocentricite.com/



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Beauté Nubienne
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Re: Une histoire de la Banque du Sud

Message par Beauté Nubienne » août 16, 09 12:09 pm

Reponse à OGOTEMMELI:
 

Se passer enfin du FMI

Plusieurs gouvernements – Argentine, Brésil,
Mexique, Uruguay, Venezuela, mais aussi Thaïlande, Indonésie, Corée du Sud... – en profitent pour solder leur compte à l’égard du FMI.

Si c'est dirigeants là ont pu solder leur compte au FMI c'est tout simplement parce qu'ils connaissent l'importance du peuple et de la Pâtrie contrairement aux "dirigeants" Africains.

Lors de la réunion de Quito, la délégation de l’Equateur a mis en avant une conception révolutionnaire de la Banque du Sud (et du fonds). L’institution devra fonctionner sur une base démocratique, à l’opposé de la Banque mondiale, du FMI et de la BID. Elle sera un instrument notamment chargé de mettre en application les traités internationaux portant sur les droits humains, sociaux et culturels, alors que la Banque mondiale ne s’estime pas liée par ces traités. La Banque du Sud devra financer des projets publics, alors que les institutions existantes privilégient le secteur privé.

Ca fait pitié heinn... C'est ce que nos "dirigeants" sont incapables alors que ce ne sont pas les compétences ni la motivation qui manquent.. Pfff

Et un constat s’impose : en Amérique latine, le FMI et la Banque mondiale ne font plus la loi.

Quel bon débarras !!!! A quand notre tour ?

Beauté nubienne



 

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Dongo
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Re: Une histoire de la Banque du Sud

Message par Dongo » août 16, 09 12:20 pm

Reponse à Nubienne: Et un constat s’impose : en Amérique latine, le FMI et la Banque mondiale ne font plus la loi.
Quel bon débarras !!!! A quand notre tour ?
c'est à toi qu'il faut poser la question !!!!......... et en même temps refuser ca-té-go-ri-que-ment toute aide quelle qu'elle soit de quelque pays que ce soit !! surtout !!!
 



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