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« Je veux casser les stéréotypes sur l’eldorado européen »

Quel livre lisez-vous? Quel film vous a dernierement epate? parlons-en.
Essaba
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« Je veux casser les stéréotypes sur l’eldorado européen »

Message par Essaba » juin 23, 09 1:06 pm


Omar Ba : « Je veux casser les stéréotypes sur l’eldorado européen »

Son essai, "Je suis venu, j’ai vu, je n’y crois plus", est paru aux éditions Max Milo

Voyage en pirogue, noyades de ses compagnons, clandestinité.
Omar Ba a connu tout cela. Parti de son Sénégal natal des images plein
la tête, il découvre une autre Europe, loin de ses clichés. Dans son
livre, Je suis venu, j’ai vu, je n’y crois plus, l’étudiant en
sociologie évoque un eldorado européen qui n’existe pas. Une façon pour
lui d’exhorter les Africains à ne plus se voiler la face. Interview.

http://www.seneweb.com/news/artimages/n ... mmigre.jpg" align="left" border="1" height="350" width="250">Omar
Ba, sénégalais de 29 ans, a tutoyé la mort alors qu’il tentait de
gagner l’Europe en pirogue. Il a connu, en France, mille et une «
galères » alors qu’il s’attendait à découvrir l’Eldorado. Il a
néanmoins décroché un DEA en sociologie à l’Ecole des hautes études en
sciences sociales (EHESS) de Paris. Et il travaille pour l’ONG Aide et
Action. Cependant, son objectif reste le retour au pays où il veut
travailler et contribuer à améliorer la situation.

Afrik.com : Rentrer au pays ou ne plus en partir… Vous
martelez ce message dans votre livre. Ne pensez-vous pas avoir une
vision trop manichéenne de la situation ?
Omar Ba :
(sourire) J’ai fait dans la provocation pour titiller les immigrés à
qui je m’adresse. Mais ce que je dis est vrai, s’ils sont malheureux en
Europe, pourquoi ne pas envisager le retour ? Dans leurs pays, ces
questions migratoires restent tabous car il y a beaucoup de morts.
Seulement, on ne peut solutionner un problème qu’on ne pose pas. Je ne
veux pas donner des leçons. J’ai écrit ce livre pour avertir les
candidats au départ de ce qu’ils risquaient de trouver au cours de leur
voyage et à leur arrivée… pour ceux qui y parviennent. Les jeunes sont
obsédés par l’extérieur, qu’ils n’ont ni le temps ni l’envie de voir
les possibilités qui existent dans leurs pays. Je ne leur jette pas la
pierre, j’étais comme eux. Par exemple, ils considérent l’agriculture
comme une activité avilissante alors qu’en Afrique le secteur est
fortement demandeur en mains d’oeuvre. Je l’ai aussi fait pour les
frileux qui imaginent leur retour comme une possibilité irréalisable.
Je ne dis pas à ceux qui sont ici de rentrer à tout prix s’ils s’y
sentent bien, mais il ne faut pas non qu’ils s’interdisent de rentrer
s’ils n’y trouvent pas leur compte. Ils ont encore le choix. L’Europe
s’est saisie de ses questions il y a plusieurs années tandis que
l’Afrique se refuse encore à le faire.

Afrik.com : D’accord mais le problème est avant tout
politique. Et la fuite des cerveaux arrange certains gouvernements
d’Afrique peu à même d’assumer les besoins de leurs populations.
Omar
Ba : Evidemment. Et de ce point de vue-là, l’éducation est une
catastrophe. Il faudrait mettre davantage l’Afrique au cœur des
programmes scolaires. C’est, bien sur, le rôle des chefs d’états mais
ils peinent à l’incarner. L’école de la colonisation basée sur les
savoirs et richesses de l’extérieur a toujours cours au Sénégal, par
exemple, si bien qu’arrivée au Bac, les élèves connaissent mieux
l’Europe que l’Afrique. C’était mon cas. Ces cours leur dit que
l’excellence n’appartient pas à leur continent. Au-delà de l’aide
extérieure qui est la bienvenue, c’est aussi aux Africains de croire en
l’Afrique.

Afrik.com : Justement, comment votre livre a t-il été
accueilli par les immigrés de France à qui vous adressez l’essentiel de
votre message ?

Omar Ba : Dans la communauté où j’évolue, beaucoup m’ont soutenu
avant de se rétracter à la lecture du bouquin. Pour eux, c’est aussi
une question d’honneur : ils n’ont pas accepté de voir leurs
difficultés étalées sur la place publique comme, par exemple, le fait
qu’ils ne prennent parfois qu’un repas par jour ou vivent dans des
logements insalubres. Ces problèmes, c’est bien d’en parler entre mais
pas question que cela sorte de nos murs. C’est une réalité bien connue
des immigrés, mais pas forcément des Africains restés au pays, c’est
pourquoi j’en ai parlé.

Afrik.com : Au risque de les contrarier ?
Omar
Ba : J’ai voulu casser certains stéréotypes. Même s’il y en a beaucoup
qui s’en sortent, c’est souvent après des années d’une adaptation
pénible. Or, il faut savoir dire « non » aux nombreuses sollicitations
de la famille quand on n’a pas les moyens de les satisfaire. Je ne
voulais pas non plus que ces immigrés continuent à se donner bonne
conscience. Malgré l’argent envoyé, aucune impulsion économique ne se
fait. Ces sommes servent plutôt, en grande majorité, à acquérir des
biens privés comme un frigo ou une télé, et pas à créer des entreprises
ou développer des projets. Il y a beaucoup de choses qui se dit sur
l’immigration, seulement, on écoute toujours parler les spécialistes
sur ces sujets alors qu’ils sont parfois bien loin des réalités.

Afrik.com : Vous dénoncez le comportement tapageur de
certains immigrés qui rentrent en Afrique pour des vacances et
également la couverture catastrophiste des médias concernant l’Afrique.
Selon vous, les images renvoyées de l’Europe et de l’Afrique par ces
vecteurs ne correspondent pas à leurs réalités ?
Omar Ba :
Elles collent en fait très peu à la vie de ces personnes. Si on prend
l’exemple des immigrés, ils sont vu comme ayant réussi parce qu’ils
peuvent rentrer pour quelques jours de vacances. Seulement, il faut
savoir que c’est souvent leur seul bol d’air de l’année. Ils bossent
parfois très dur, accumulant pour certains deux ou trois boulots, avec
des horaires pénibles. Ils n’ont le temps de s’occuper d’eux que
lorsqu’ils retournent au pays. La plupart n’évoquent pas leurs
problèmes. Pour beaucoup de familles, l’Europe est vu comme un paradis
d’où l’on revient chargé de cadeaux. C’est faux. Les médias
entretiennent aussi le mythe. Dans ses conditions, aller expliquer à un
jeune qu’il ne faut pas y aller… Moi-même qui est véçu là-bas, les
images de guerres et de famines finissaient par m’effrayer. Certes, les
médias relatent une certaine réalité seulement je leur reproche de ne
parler de l’Afrique que lorsque cela va mal, un peu comme pour les
banlieues en France.



  Auteur: Christelle Mensah   

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"Quand les blancs sont venus en Afrique, nous avions la terre et ils avaient la Bible.Ils nous ont demandé de prier avec les yeux fermés; quand nous avons ouvert les yeux, les blanc avaient la terre et nous avions la Bible." Jomo Kenyatta



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