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ayiti vient de perdre un de ses plus grands artistes...

Nouvelles de musique africaine
Akou
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AYITI VIENT DE PERDRE UN DE SES PLUS GRANDS ARTISTES...

Message par Akou » juil. 19, 11 3:42 pm

...Tambourineur hors pair, Azor etait grand ambassadeur de la culture ayitienne en general et la musique rasin (roots) en particulier... (On peut ecouter la magie de son tambour via le lien qui suit) http://www.youtube.com/watch?v=TJv-_A3htBU ................................ Ayant">http://www.youtube.com/watch?v=TJv-_A3h ... d_cl#Ayant participé avec Azor dans l’un de ses voyages au Japon, Sara Rénélik, artiste d’origine haïtienne évoluant au Canada livre ses sentiments après le départ du trésor national « Azor », de son vrai nom Lénord Fortuné.  
HAITI PRESS NETWORK : Comment vous avez vécu votre voyage au Japon avec Azor?
Sara Rénélik : Japon, terre mystique...
La tournée ayant eu lieu en mai 2010, suite à l’initiative de l’ex-ambassadeur d’Haïti au Japon, Marcel Duret, s’est avérée à la fois extraordinaire et éprouvante. C’était une occasion privilégiée de partager la scène avec ce grand artiste au talent immortel et transcendant. Nous avions dû monter une formule à deux où voix, tambour et danse se joignaient par le fil des chants traditionnels de notre patrimoine et de nos compositions originales. J’ai découvert Azor là-bas sous un autre jour car seul sur scène, derrière son tambour, tout l’artiste se dévoilait dans tout son potentiel. Son jeu de tambour complexe, sensible et raffiné, sa voix et sa présence s’imposaient devant un public toujours en émoi, en admiration perpétuelle. J’ai découvert plus profondément la richesse de notre culture, sa force et son universalité. Cette tournée de dix villes était un grand défi pour Azor. Il nous fallait l’accompagner pour lui permettre de conserver le plus d’énergie pour les spectacles bien que nous nous devions changer de ville à chaque deux ou trois jours en voyageant en train et nous étions exposés à des changements de température constants. Il a su, tel un guerrier, foncer jusqu’au bout et ce, cela m’a toujours paru clair, pour sa culture, sa musique. Ce trésor que nous nous devons de toujours défendre et honorer. Je le sentais fragile mais déterminé, rempli d’une certaine nostalgie pour une Haïti d’après séisme mais aussi, rempli d’un désir frondant de changer les choses pour le meilleur.

HPN : Comment le considérez-vous?
S.R : Les mots s’étourdissent dans ma tête tellement j’ai peine à choisir ceux qui édifieront l’artiste que j’ai connu en la personne d’Azor. Tel un être choisi, il véhiculait l’essence même de notre culture et la chérissait comme une mère, son fils. Je le considère comme un des plus grands et je dis “un des” car je ne connais pas tous les virtuoses du tambour et qui sait... peut-être y en a-t-il quelques inconnu-e-s caché-e-s dans les mornes... mais Azor en est un de ces monuments qu’il sera difficile d’égaler, un sage qui détenait la juste écoute à la vibration, au souffle, à la musicalité de son tambour. Le tambour détient des secrets... jusqu’à thérapeutiques et Azor avait su en déceler les clés par le biais de notre culture si précieuse. Un des grands mentors de ma jeunesse, Yaya Diallo, tambourineur malien exceptionnel, est le seul qui avait su s’approcher, par son jeu de tambour, à ce que je pouvais ressentir au son du tambour d’Azor. Lui-même étudie justement les fonctions thérapeutiques et médicales des vibrations du tambour... C’est jusqu’à ce niveau que je considère son talent, celui d’un sage, d’un guérisseur.

HPN : Qu'est ce qu'il représente pour la culture haïtienne?
S.R : L’effigie de la culture racine, de la maîtrise de l’interprétation de nos rythmes et de nos chants traditionnels. C’est un monument. Il a porté le tambour et le chant de la musique racine au Japon et dans bien d’autres pays. Son génie est inexprimable par des mots. Azor a dépassé le coté mystique du vodou pour le ramener au niveau de l’Art. Des vodouisants pratiquant pouvaient tomber en transe sous ses coups de baguettes et avec l’adresse de ses mains, mais aussi le critique d’art peut aussi admirer son jeu. Avec lui le tambour est entré dans des milieux les plus respectés.

HPN : Comment il a vécu avec la musique racine, selon ce que vous savez?
S.R : De façon intègre, dans toute sa beauté et sa profondeur... il me racontait ses songes, ses visions... comment étaient les autels de ses lwas... Sans détours, yon pitit guinen vrè !!! Il était l’âme de son groupe, « Racine Mapou ». Ses meringues carnavalesques, souvent vidéoclipées, constituaient une fenêtre pour l’expansion et la reconnaissance de la musique racine. 

HPN : Selon vous, est-ce qu'il ne faudrait pas plus que des funérailles nationales pour notre Azor?
S. R : D’abord... Azor doit être salué par ses proches, ses frères et sœurs, intimement... Lakay!!! Ensuite, soyons créatifs pour continuer à faire vivre son œuvre, sa mission, sa lumière... Beaucoup en ont besoin et je suis sûre qu’au Japon, entre autre, où il a un public fervent, il sera honoré à sa juste valeur...
Repose en paix Azor... et continue de nous inspirer tant et plus encore...
Je désire présenter mes condoléances sincères à sa famille, ses proches, les membres de la troupe « Racine Mapou » et à tous ses compatriotes de la musique. R.I.P. Azor.


Interview réalisée par notre correspondant à Boston
Christian Jr Desrameaux

http://www.hpnhaiti.com/site/index.php?option=com_content&view=article&id=3633:qazor-est-plus-quun-tresor-il-est-un-monument-de-la-musique-haitienneq-dixit-sara-renelik&catid=7:art-a-spectacle&Itemid=17 http://www.hpnhaiti.com/site/index.php? ... /DIV#ed_cl#



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Re: AYITI VIENT DE PERDRE UN DE SES PLUS GRANDS ARTISTES...

Message par Akwaaaaaa » juil. 19, 11 4:46 pm

Reponse à Akou:

Dis donc, les choristes-la, elles ressemblent a des Ivoiriennes, hein !!!!

Le jeu de tambour est tres entrainant, en effet!!! Est-ce du Kompa, ou koi???  J'avoue ke je ne le connnaissais pas tres bien AZOR. Paix a son ame !!!

 
Des artistes haitiens, ceux ke je suivais le plus, c'est Tonton Bicha (dans le style humour a la Jean Miche Kankan) et le Group Haiti Troubadour !!!
C'est une de mes gos haitiennes ki m'a fait decouvrir Tonton Bicha. Mais depuis le terrible tremblement de terre, je ne sais pas s'il est toujours  vivant???  Un Frere, ke devient donc Tonton Bicha???
 
 
 
Je vais Parler Gbeh Pian!!! Celui ki n'est pas content il na ka monter en bas pour descendre en Haut. Et puis il na ka mordre son dos !!!



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Message par Akou » juil. 19, 11 5:37 pm

@Akwaa

"La famille ne se perd pas"...dicton ayitien...

La musique c'est plutot rasin (racine ou roots--autrement dit musique africaine authentique...).

Tonton Bicha va bien. Je pense qu'il domine l'espace publicitaire ayisien...

http://www.youtube.com/watch?v=tSNiiyvUfq8

Konpa authentique c'est plutot ca...

http://www.youtube.com/watch?v=zJtWhM5d_p8



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Message par Anakonda » juil. 20, 11 3:10 pm

paix à son âme, c'était un gars cool !!



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Message par Akou » juil. 20, 11 5:17 pm

@Anakonda

...en effet il avait une belle personnalite derriere son immense talent...l'article qui suit vient d'un journaliste ayisyen d'origine camerounaise...
..................................

Azor vu d'un rétroviseur


La brusque disparition d'Azor, l'un des artistes les plus authentiques du pays ayant marqué ces vingt dernières années et percussionniste hors pair, est une perte immense pour la culture nationale et caribéenne made in Haiti. Monsieur Azor a réussi, contre vents et marées, à protéger les fondements de son art, à imposer son style, tout en résistant à l'acculturation et à la contre-culture incarnées par bien de nos artistes.

Nous avions, sans doute, notre façon personnelle de voir, d'écouter, d'apprécier et de ressentir le « Bongo man » (tambourineur) le plus adulé d'Haïti. Et pourtant nous ne connaissions pas personnellement ce monstre sacré du tambour que nous avons découvert grâce à la radio et à la télévision. Nous observions merveilleusement bien sa gestuelle sur scène, doublée de son physique typiquement négro-africain, qui nous était familier. Ses textes en créole imagé, son éternel boubou et sa chéchia lui conféraient un look de roi d'un empire de l'Afrique subsaharien des XIVe et XVe siècles. Ses mélopées, dont les lignes mélodiques rappelaient la musique yoruba du Nigéria et ses dérivés du Bénin, étaient dominées par la percussion et le chant. Rien d'artificiel ni de synthétique. Aucun effet spécial, comparées aux autres sonorités que l'on écoute de nos jours.

D'autres détails, et pas des moindres : dans leurs costumes aux couleurs bigarrées, les choristes d'Azor - au sein de son très honorable Rasin Mapou - avaient autant de talent que leur maestro. Leurs phrasés à l'unisson apportaient un décor féminin à cet univers de la vibration. Les ethnomusicologues pourraient en dire long sur les différentes facettes de ses créations et en faire une description purement scientifique. Les musicographes du terroir sont unanimes: la musique d'Azor était unique. C'était un mélange de l'Afrique subsaharienne, de la Caraïbe et d'Haïti. Les roulements de tambour nous transportaient parfois au fond de la forêt équatoriale, aux arbres géants recouverts de lianes et d'épines, là où les baobabs et les fromagers s'apparentent aux mapous d'Haïti.

Les nombreux styles musicaux des cinq continents - que nous avons eus la chance d'apprécier depuis plus de quarante ans - ne nous ont pas forcément rapproché de l'univers très exceptionnel d'Azor. Le point commun avec les autres musiques traditionnelles de la diaspora africaine dans les Amériques reste l'utilisation du tambour, cet instrument mythique et protecteur de nos valeurs communes. Mais les variantes ne manquent pas. Azor a réussi à façonner son art, à lui donner des formes et une circularité exceptionnelles. L'homme n'a pas été influencé par les mouvances konpa, zouk, reggae, techno, rap et autres rythmes de la musique urbaine d'hier et d'aujourd'hui, qui se sont considérablement aliénés. Loin de donner une âme à la culture locale, ces styles musicaux, instigateurs de comportements peu pudiques, n'ont fait que pourfendre l'identité nationale.
Grâce à l'apport d'Azor et à sa bande, la création musicale haïtienne a pu afficher d'autres ambitions en prouvant qu'il y avait une alternative. Rien à voir avec la facilité et le plagiat dont se gargarisent fièrement la plupart de nos artistes durant ces trente dernières années. Contrairement à cette multitude de créateurs qui font feu de tout bois et qui s'affichent dans tous les sens, Azor était d'allure modeste, en dépit du fait qu'il avait à son palmarès de nombreuses tournées internationales. Sa thérapie sonore qui lui a peut-être permis de se produire, bien que souffrant de plusieurs maladies délicates, rentrait dans la catégorie « Rasin ». Mais elle n'a pas, à l'instar de ses pairs férus d'électronique, utilisé des guitares, des claviers et tous ces ingrédients que produisent les nouvelles technologies en la matière.

En jetant un dernier coup d'oeil dans notre rétroviseur, au moment où la nouvelle de la mort d'un géant fait encore le tour des salles de rédaction, nous soupirons et découvrons soudain, sur le tard sans doute, que le message des tambours d'Azor dégageait aussi une énergie spirituelle parfois proche du panthéon vaudou et du monde des valeurs tout court.

Rasin Mapou et Azor nous ont souvent transportés dans une galaxie où les mots violence, barbarie, politique politicienne, corruption et aliénation culturelle n'avaient pas leur raison d'être. C'était de l'art, rien que de l'art. Une quête permanente de l'identité haïtienne et d'un sentiment d'appartenance à une nation au passé glorieux, incarnée par la rythmique de ses membraphones.


Belmondo Ndengué
bndengue@yahoo.com

http://www.lenouvelliste.com/article.ph ... 2011-07-20



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Re: AYITI VIENT DE PERDRE UN DE SES PLUS GRANDS ARTISTES...

Message par Hwenusu » déc. 06, 12 6:57 pm

<font color=brown>Reponse à Son Excellence <b>Akwaaaaaa</b>:</font>
 
les choristes-la, elles ressemblent a des Ivoiriennes,
en tout cas c'est vrai que sa musique ressemble beaucoup á la musique ivoirienne.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=r2xOn1IcAAM[/youtube]

http://www.abidjantalk.com/forum/viewtopic.php?p=406895
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