Le carbisme de Gbagbo
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par l`observatoire » déc. 10, 04 5:53 pm
# M. Gbagbo interdit toute manifestation à Abidjan jusqu'en mars 2005
# ( AFP 10/12/2004)
Le président ivoirien Laurent Gbagbo a interdit vendredi par décret toute manifestation sur la voie publique à Abidjan à compter de ce jour et jusqu'au 10 mars 2005, a annoncé le porte-parole de la présidence, Désiré Tagro.
"Les marches, sit-in et autres manifestations sur la voie publique sont interdits sur toute l'étendue du district d'Abidjan dans la période allant du 10 décembre 2004 au 10 mars 2005 inclus", indique le décret présidentiel, lu vendredi en début après-midi par M. Tagro à la télévision nationale.
"Les ministres de la Défense et de la Sécurité intérieure sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié selon la procédure d'urgence ainsi qu'au journal officiel de la Côte d'Ivoire", souligne le texte, daté du 10 décembre et signé du président Gbagbo.
Cette interdiction intervient alors qu'un "grand rassemblement pacifique" était prévu samedi dans le quartier du Plateau (quartier des affaires et administratif du centre d'Abidjan), organisé par les "jeunes patriotes" de Charles Blé Goudé pour demander le "départ immédiat" de l'armée française de Côte d'Ivoire.
Fers de lance des manifestations antifrançaises du 6 au 10 novembre, les "patriotes" sont tenus pour responsables des pillages et exactions ayant conduit plus de 8.000 Occidentaux, dont une très grande majorité de Français, à quitter le pays.
M. Blé Goudé s'était pourtant engagé à ce qu'il n'y ait "ni violence, ni débordement" au cours de ce nouveau rassemblement, promettant "la mise en place d'un dispositif spécial de sécurité" pour protéger certains lieux publics et bâtiments symbolisant la présence de la France.
Une soixantaine de "patriotes" avaient ainsi pris position jeudi après-midi devant l'ambassade de France, où ils ont passé la nuit dans le calme. Une dizaine d'entre eux étaient encore sur place vendredi en début d'après-midi, a constaté l'AFP.
Selon les responsables des "jeunes patriotes", qui avaient promis une mobilisation maximale, les manifestants "ne devaient pas marcher sur la base militaire française du BIMa" (Bataillon d'infanterie de marine) à une dizaine de kilomètres au sud-est d'Abidjan, près de l'aéroport.