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La presse francaise se reveille

L'arbre à palabre où tous les problemes se reglent
Konian
La presse francaise se reveille

Message par Konian » nov. 28, 04 2:23 am

  Et les soldats français ont tiré...
(L'Humanite 27/11/2004)

Cinquante-sept morts et environ deux milles blessés, tous civils, tel est le bilan que fait un rapport officiel ivoirien sur les événements ayant ensanglanté Abidjan et d’autres localités ivoiriennes en un peu moins d’une semaine. Retour en arrière.

Jeudi 4 et vendredi 5 novembre. L’armée ivoirienne, arguant du refus des rebelles de désarmer, débute des frappes aériennes sur des cibles militaires à Bouaké, fief de ses adversaires.

Samedi 6 novembre. L’un de ces raids frappe un cantonnement proche de « Licorne ». Neuf morts chez les militaires français. Dans l’après-midi, « Licorne » détruit les avions de l’armée ivoirienne stationnés à l’aéroport de Yamoussoukro. Au GATL, la base aérienne de cette même armée ivoirienne située à proximité de l’aéroport international d’Abidjan, les soldats français attaquent à l’arme lourde la garnison, puis détruisent d’autres appareils militaires ivoiriens ainsi que des avions civils de la présidence de la République. Simultanément est annoncé l’envoi de renforts en provenance des bases « prépositionnées » du Gabon et de Djibouti. Dans la soirée, à Yamoussoukro, des tirs de missiles par des hélicoptères français pulvérisent les derniers appareils de l’armée ivoirienne, faisant un mort et plusieurs blessés (civils) au quartier Habitat de cette ville.

Criant au coup d’État orchestré par Paris, des dizaines de milliers de manifestants déferlent dans les rues d’Abidjan. Notamment aux points stratégiques que sont l’aéroport de Port-Bouët, la résidence du chef de l’État à Cocody, la Radio et la Télévision nationales, respectivement au Plateau et à Cocody. Pour empêcher les cortèges d’atteindre les lieux de rassemblement, les soldats français se déploient sur les deux ponts (Houphouët-Boigny et Général-de-Gaulle) qui relient le nord et le sud de la capitale économique, ouvrant le feu à plusieurs reprises sur la foule qui tente de passer sur le pont Général-de-Gaulle.

Dimanche 7 novembre. Des colonnes de chars français, en provenance des diverses « zones de confiance », convergent vers Abidjan. Tout au long de leur progression, ils tirent sur les corridors de - sécurité érigés par les militaires ivoiriens rejoints par des foules gran- dissantes de civils. Plusieurs morts, notamment à Duékoué et Dibobly (500 kilomètres environ à l’ouest d’Abidjan), à Guessabo et Tiébissou (centre), à Yopougon, commune située à l’entrée d’Abidjan. Dans la nuit suivante, des chars se dirigent vers la résidence présidentielle survolée en permanence par les hélicoptères de combat de « Licorne ».

Lundi 8 novembre. La population découvre que l’armée française a positionné nuitamment une cinquantaine de véhicules blindés sur le parking de l’Hôtel Ivoire, non loin de la résidence présidentielle. C’est la déferlante, les manifestants se bousculant pour former un bouclier humain autour de cette dernière. Depuis l’Hôtel Ivoire, des tireurs d’élite français font de nombreux blessés, immédiatement évacués au centre hospitalier universitaire de Cocody.

Mardi 9 novembre. Scénario identique. Trois manifestants sont tués sur le coup, dont une jeune fille littéralement décapitée par un projectile. Des dizaines de blessés, dont sept décèdent à leur arrivée au CHU de Cocody. Il semble que le feu ait été ordonné pour permettre le départ des chars en dispersant la foule qui les bloquait. Depuis Paris, on parle de « tirs de sommation ». Une position que le nombre de victimes interdisait de maintenir trop longtemps. Le 15 novembre, le colonel Gérard Dubois, porte-parole de l’état-major français, s’exprimant à la télévision suisse romande, dément implicitement les premières explications de la ministre Michèle Alliot-Marie (les soldats français n’ont pas tiré, mais il y a eu échange de coups de feu entre manifestants et militaires ivoiriens), en reconnaissant : « Nous avons effectivement été amenés à tirer, des tirs en légitime défense et en riposte par rapport aux tireurs qui nous tiraient dessus. » Il est à noter que TV5, chaîne francophone émettant en direction de l’Afrique, a soigneusement veillé à ne pas reprendre cette interview du porte-parole de l’état-major.

J. C.

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