La Côte d’Ivoire a été désarmée de fait
Les rebelles doivent commencer à désarmer
(L'Inter -- Jeudi le 25 Novembre, 2004)
-- Eben B.--
Les événements des 4, 5 et 6 novembre derniers ont été, hier, au cœur de la rencontre qui a eu lieu entre S.E. Mme Ottro Zirignon-touré,Ambassadeur, Directeur Adjoint du Cabinet du président de la République et Représentante spéciale de l’Onu en Côte d’Ivoire, M. Albert Tévoèdjrè. C’était au siège de l’Onuci à Cocody. Les deux autorités se sont entretenues pendant plus d’une heure sur les récents
rebondissements de la crise ivoirienne. Principalement elles ont évoqué le discours prononcé par le Chef d’Etat Laurent Gbagbo le 7 novembre,la résolution 1572 du 11 novembre dernier autorisant un embargo immédiat sur les armes en direction de la Côte d’Ivoire, l’interdiction de sortie du pays et le gel des avoirs de tous ceux qui constitueraient un obstacle à l’avancée du processus de paix.
Elles ont longuement évoqué des sujets d’actualité. Notamment la réunification du territoire, le redéploiement de l’administration sur toute l’étendue du territoire et l’organisation des élections en 2005. A l’en croire, si des efforts restent à consentir, ils doivent venir des rebelles et de
la Communauté internationale.
"La Côte d’Ivoire a été désarmée de fait par la destruction de son aviation militaire. Donc, nous pensons que les rebelles doivent ou, peut-être, ont commencé à désarmer" a-t-elle déclaré. C’est dire que la destruction de tous les aéronefs ivoiriens par les soldats français de la Force Licorne le 6 novembre a, certes, stoppé les Fanci dans leur opération de réunification du territoire mais ne met pas à mal le processus de paix.
Au contraire, la réaction de la France devrait être perçue comme un élément moteur, essentiel
devant amener la rébellion à s’inscrire pleinement dans le processus du désarmement. Toute chose qui porte à croire que l’émissaire du président de la République a transmis à M. Tévoèdjrè, représentant
spécial de Kofi Annan, Secrétaire Général de l’Onu, le voeu cher de Gbagbo de voir en priorité, les rebelles être désarmés et la Côte d’Ivoire réunifiée. Rappelons que le 4 novembre dernier, les Forces
Armées Nationales de la Côte d’Ivoire (FANCI) ont déclenché une offensive contre les positions des rebelles par des bombardements des villes de Bouaké, Korhogo, Vavoua. Mais cette opération visant la
réunification du territoire a été stoppée par la Force Licorne avec la destruction le 6 novembre dernier de l’aéronef ivoirien suite à un bombardement accidentel d’une position française.