M. Kadio Angbonon, proviseur du lycée moderne de Zuénoula, a passé un mauvais quart d’heure dans la journée du mardi 29 janvier dernier. Il a été séquestré par un groupe d’élèves de cet établissement. Ces derniers ont également, dans leur colère, saccagé des bureaux de l’administration et incendié son véhicule. Selon les témoignages, ce mouvement de protestation, commencé tôt dans la matinée de lundi, s’est intensifié le jour suivant. Au moment où l’on pensait avoir dissuadé les élèves d’éviter de perturber les cours, à la surprise générale, dans la matinée du jour des faits, ils sont revenus plus déterminés et mieux organisés. Munis de sifflets, gourdins et projectiles, les élèves scandaient des propos hostiles à Kadio Angbonon. Les manifestants lui demandaient de partir de ce lycée dans les 48 heures qui suivent sinon, ils s’en prendraient aux siens. Au cri de « proviseur voleur ! proviseur voleur ! », des élèves entrent dans le bureau de la victime pour en découdre avec elle. Fort heureusement, le proviseur était dans une autre salle. Pour empêcher l’intervention de la police, les manifestants ont fait un grand feu à l’entrée principale de l’établissement. Ce qui ne l’empêche pas de franchir cet obstacle pour extirper le proviseur des mains de ses agresseurs. Nous n’avons pu avoir sa version des faits car mis, pour des raisons de sécurité, en lieu sûr.Les manifestants reprochent au proviseur «sa gestion opaque des fonds du comité de gestion du lycée, le détournement du matériel informatique et de fonds (1.500.000 F) alloués à l’établissement, la mauvaise gestion des fonds générés par le prélèvement des taxes sur le marché du lycée, le mépris à l’égard des élèves, le manque de communication et surtout le recrutement parallèle ». Le directeur départemental de l’éducation nationale de Bouaflé, M. Assi Albert, s’est rendu à Zuénoula pour tenter d’apaiser les esprits. Pour le moment, les élèves conditionnent la reprise des cours par le départ effectif de leur proviseur. Pour montrer toute leur détermination à faire aboutir leurs revendications, les manifestants ont délogé les élèves des autres établissements hier.
Kouamé Alfred
correspondant régional