Les technologies Russes défaillantes :
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Depuis octobre 2015, la Russie a pourtant déployé sur
le sol syrien des batteries de défense anti-aérienne S-300 puis S-400,
capables selon Moscou de pouvoir annihiler n'importe quelle attaque
aérienne. Mais ces batteries sont restées silencieuses quand les
missiles Tomahawk américains se sont abattus sur la base d'al-Chaaryate.
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Syrie: Poutine surpris par Trump sur son propre terrain
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Moscou (AFP) - Aux yeux de Vladimir Poutine, Donald
Trump était celui qui pouvait réconcilier Washington et Moscou. Mais
voilà le président russe défié par son homologue américain sur son
terrain, la Syrie, où il était le maître du jeu depuis 2015.
Pour Moscou, les frappes américaines contre la base
aérienne d'al-Chaaryate ont fait l'effet d'une douche froide: vu de
Moscou, Donald Trump devait être plus facile à gérer que Barack Obama,
surtout dans le dossier syrien.
Durant sa campagne, M. Trump avait en effet prôné une
"normalisation" des relations avec Moscou. De l'avis de certains, il
était même l'homme de Moscou, dont certains collaborateurs ont été
accusés de collusion avec la Russie. Et il avait assuré que la lutte
contre l'organisation de l'Etat islamique serait la priorité de son
administration.
Vendredi matin le porte-parole du Kremlin Dmitri
Peskov résumait la déception des Russes devant ce qu'ils considèrent
comme une volte-face: "il est remarquable que ce même président Trump
qui, lors de sa campagne électorale, faisait de la lutte contre le
terrorisme l'un de ses principaux objectifs (...), fasse exactement le
contraire", a insisté Dmitri Peskov.
De l'aveu du porte-parole, les Russes n'ont été
prévenus qu'avec deux heures d'avance de l'imminence de ces
bombardements, décidés en réponse à l'attaque chimique présumée contre
la localité de Khan Cheikhoun imputée par les pays occidentaux à l'armée
de Bachar al-Assad.
Dans la foulée, la Russie a très sévèrement condamné
ces frappes. Vladimir Poutine a dénoncé une "agression contre un Etat
souverain" causant "un préjudice considérable aux relations
russo-américaines". Pour la Russie, ces attaques portent par ailleurs un
coup "à la lutte contre le terrorisme".
- Défense anti-aérienne -
Les bombardements soulèvent aussi des questions sur
la protection apportée par Moscou à son allié syrien. "La Russie a aidé
les Syriens à améliorer leur défense antiaérienne mais il semble que les
Américains peuvent facilement s'en défaire", explique à l'AFP l'expert
militaire Pavel Felguenhauer.
Le porte-parole de l'armée russe, Igor Konachenkov, a
d'ailleurs annoncé que les défenses anti-aériennes de l'armée syrienne
seraient "renforcées" après les frappes américaines.
Depuis octobre 2015, la Russie a pourtant déployé sur
le sol syrien des batteries de défense anti-aérienne S-300 puis S-400,
capables selon Moscou de pouvoir annihiler n'importe quelle attaque
aérienne. Mais ces batteries sont restées silencieuses quand les
missiles Tomahawk américains se sont abattus sur la base d'al-Chaaryate.
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- Tillerson à Moscou -
L'intervention américaine intervient avant la
visite à Moscou du secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, attendu
mardi et mercredi. Mais pour Pavel Felguenhauer, ces frappes ne vont
"pas faire échouer" son voyage, ni bouleverser les relations entre
Moscou et Washington.
"Trump a de sérieux problèmes internes et il a
décidé de montrer qu'à l'inverse du faible Obama, il est prêt à
ordonner des frappes. Nous, bien sûr, allons sévèrement dénoncer
l'agression américaine, nous allons les injurier mais nous ne prendrons
pas d'actions radicales", estime-t-il.
D'autant que Washington a prévenu que ces
frappes n'ont pas vocation à être répétées. "Cela ne ressemble pas à une
campagne visant à affaiblir ou éliminer Assad", la ligne rouge du
Kremlin qui juge le président syrien toujours incontournable, poursuit
Pavel Felguenhauer.
Andreï Baklitskï, du centre de réflexion
indépendant PIR, estime même que "tout se passe assez tranquillement"
après les frappes américaines. "Les déclarations de Trump comme les
réponses russes ont été modestes (...) Il n'y a pas eu de geste, pas
d'annulation de la visite de Tillerson", estime-t-il.
Jusqu'à présent, la Russie s'est contentée de
suspendre son accord avec la coalition anti-jihadiste sur la prévention
des incidents aériens.
A Moscou, le secrétaire d'Etat rencontrera
son homologue Sergueï Lavrov et, selon toute vraisemblance, Vladimir
Poutine. Et pour Andreï Baklitskï, le bombardement de la base
d'al-Chaaryate aura pour effet principal de changer la teneur des
discussions entre Américains et Russes.
"S'il n'y avait pas eu les frappes
américaines, ils auraient discuté d'autres choses: la lutte contre le
terrorisme, l'influence russe sur l'élection américaine... Mais
aujourd'hui, la Syrie est au premier plan", assure l'expert.