« Plus de 2500 véhicules de plus de 5 ans attendent d’être débarqués. Les acconiers sont en négociations depuis plusieurs jours, avec le ministère des transports. À Noé, c’est une centaine de véhicules d’occasion qui sont bloqués. Ces véhicules sont arrivés aux portes de la Côte d’Ivoire, le 30 juin 2018, c’est-à-dire quelques heures avant l’entrée en vigueur du décret. On devrait les laisser passer », a estimé un membre influent du Syndicat de la nouvelle génération des transitaires et importateurs de véhicules d’occasion de Côte d’Ivoire (Sngtivo). Au cours d’une conversation téléphonique, il a dit craindre pour l’avenir de ce secteur, les emplois de milliers de travailleurs étant menacés. « Sachant que le gouvernement allait être dissous, le ministre s’est empressé de produire un communiqué, le 3 juillet 2018, pour insister sur l’entrée en vigueur de la mesure », s’est convaincu notre source.
Un communiqué qui fait des précisions sur la mise en œuvre de cette mesure, notamment en ce qui concerne les véhicules rentrés dans le processus d’importation avant le 1er juillet : « Les véhicules en cours d'importation avant le 1er juillet 2018, pourront être immatriculés, pendant un délai de trois mois. Passé ce délai, le décret n0 2017- 792 du 06 décembre 2017 leur sera opposable ».
De même, tout véhicule ne respectant pas les mêmes conditions d'âge, prévues par le décret n0 2017-792 du 06 décembre 2017, ne sera pas autorisé par les services compétents de l’État à passer les frontières aériennes ou terrestres, après le 30 juin 2018, pour être immatriculé et mis en circulation en Côte d'Ivoire. « Ainsi, tout véhicule embarqué sur un navire après le 30 juin 2018, à destination des ports ivoiriens, ne respectant pas les conditions d'âge prévues par ledit décret, sera interdit d'immatriculation, détruit ou purement et simplement renvoyé à son port d'embarquement, aux frais de l'importateur ou du propriétaire, sauf si ceux- ci justifient que la mise en circulation de ce véhicule s'effectuera en dehors du territoire ivoirien », a insisté le ministre Amadou Koné.
A relire: Limitation de l’âge des véhicules importés / Le ministère des Transports fait des précisions sur la mise en œuvre de la mesure
Rappelons que le président Alassane Ouattara a signé un décret portant fixation de la durée d’exploitation des véhicules affectés au transport public ou privé de personnes ou de marchandises, à compter de leur date de première mise en exploitation comme suit : 7 ans pour les taxis, 10 ans pour les minicars de 9 à 34 places, 10 ans pour les camionnettes jusqu’à 5 tonnes, 15 ans pour les cars de plus de 34 places, 20 ans pour les camions de 5 à 10 tonnes, 20 ans pour les camions de plus de 10 tonnes.
Par ailleurs, une période de 10 ans est accordée aux propriétaires de véhicules déjà en circulation affectés au transport public ou privé de personnes ou de marchandises, bénéficiant d’une autorisation de transport en vue de leur permettre de se mettre en conformité avec cette réglementation. Pendant cette période de 10 ans, des opérations de retrait de la circulation de véhicules les plus âgés auront lieu.
Jonas BAIKEH