L'AFRIQUE DU SUD C'EST PAS LA CIV. PLUS PERSONNE N"A CONFIANCE ASUX FRANCO
C’est une véritable démonstration de force…militaire, de puissance et de sérénité que l’Afrique du Sud se livre en Côte d’Ivoire, à l’occasion de la deuxième visite du Président Thabo Mbeki sur les bords de la lagune Ebrié. Le dispositif déployé a impressionné plus d’un observateur des relations afro-africaine. En effet, les Sud-africains ont débarqué à Abidjan avec des hélicoptères de combat, des véhicules blindés surmontés de canon (sorte de char compact), des jeeps, des vannes et un fort contingent de militaires et de policiers lourdement armés. Tout ce matériel roulant et volant a été préalablement acheminé par des avions gros porteurs. Les membres des services du protocole et de la sécurité rapprochée ne sont pas moins outillés avec, entre autres, des oreillettes pour communiquer. A côté de cette démonstration de force militaire et sécuritaire, les Sud-africains sont arrivés avec une armada de journalistes, photographes et reporters qui suivent de près les déplacements de leur Président. S’ils étaient dans leur intention de prouver aux Ivoiriens et à qui d’autres doutaient encore que l’Afrique du Sud est une puissance continentale, eh, bien c’est réussi.
Le Président sud-africain, Thabo Mbeki, est arrivé hier en grand, avec une logistique démontrant la puissance de son pays et son désir de souveraineté. En effet, le Chef d’Etat Sud-africain a été précédé par un important service de sécurité composé d’éléments sud-africains. En plus de sa voiture blindée de commandement, plusieurs véhicules 4x4 constituent son escorte. Avec l’appui aérien de deux hélicoptères de combat pour faire face à toute éventualité. Hier après-midi, ces hélicos ont procédé à des vols de reconnaissances et de repérage.
Ce déploiement de force a failli créer un accrochage entre Sud-africains et Français. En effet, à l’arrivée des équipes de sécurité sud-africaines, les soldats français présents à l’aéroport d’Abidjan ont exigé de fouiller leurs bagages. Au motif que la Côte d’Ivoire étant sous embargo, ils voudraient s’assurer qu’il n’y avait pas d’armes qui entraient par ces bagages. Ce manque de confiance a profondément irrité les commandos sud-africains. Ils ont mis au défi les soldats français de venir toucher à leurs bagages. Il sont montés dans leur véhicules, ont encerclé les soldats français et ont chargés leurs armes, prêts à tirer. Dès lors, les Français se sont éclipsés. Le deuxième point de friction entre les Sud-Africains et les soldats français a porté sur l’utilisation des hélicos sud-africains. Les soldats français ont marqué au départ leur refus de les voir décoller. Leur avis a été royalement ignoré par les Sud-africains qui leur ont répondu qu’ils ne se trouvaient pas en France mais en Côte d’Ivoire. A ce titre, ils refusent les injonctions d’une tierce partie.
Comme on le constate, le médiateur veut être libre et entièrement indépendant. Pour assurer sa mission en toute souveraineté et en toute sécurité. Il s’est donné les moyens de sa politique. Il convient de préciser que c’est presque sous ses yeux que la fusillade de l’hôtel Ivoire a commencé le 9 novembre dernier. Il importe de souligner que le Président Mbeki apparaît aujourd’hui comme la seule voie de recours pour la France: elle espère beaucoup de sa médiation afin de sauver la face dans un conflit qui a commencé sérieusement à écorner son image. Depuis que la fusillade de l’Ivoire et les tirs à partir d’hélicoptères de combat sur des marcheurs aux mains nues ont fait le tour de la planète, la France est apparue plutôt comme une force belligérante et non impartiale. Elle compte sur Mbeki pour recoller les morceaux cassés.
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Mbeki debarque comme Django |