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Un jour, ils vont avouer leurs crime en Cote d'Ivoire

Publié : oct. 08, 18 3:20 pm
par webmaster
Le chef de l’Etat reconnaît la responsabilité de l’Etat dans la mort de Maurice Audin, un mathématicien militant de l’indépendance de l’Algérie tué en 1957.

La décision est historique et pourrait être à Emmanuel Macron ce que le Vél’d’Hiv fut à Jacques Chirac. Après plusieurs mois de réflexion, le chef de l’Etat a décidé de reconnaître la responsabilité de l’Etat français dans la mort de Maurice Audin, ce mathématicien communiste, militant de l’indépendance de l’Algérie, arrêté le 11 juin 1957 en pleine bataille d’Alger, torturé par l’armée française et disparu sans laisser de traces.

« Le président de la République a (…) décidé qu’il était temps que la nation accomplisse un travail de vérité sur ce sujet, a annoncé l’Elysée, jeudi 13 septembre. Il reconnaît, au nom de la République française, que Maurice Audin a été torturé puis exécuté ou torturé à mort par des militaires qui l’avaient arrêté à son domicile. » Emmanuel Macron devait se rendre jeudi à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), afin de rencontrer la veuve de l’universitaire, Josette Audin, aujourd’hui âgée de 87 ans, et l’informer de sa décision.

Le geste était attendu depuis soixante et un ans par la famille du mathématicien devenu l’un des symboles des exactions de l’armée française en Algérie. Le 18 juin 2014, François Hollande avait fait un premier pas en reconnaissant que Maurice Audin ne s’était pas évadé, contrairement à la version officielle, et était mort en détention. Le président socialiste n’avait pas voulu aller plus loin. Quant à Nicolas Sarkozy, il n’avait pas même répondu à la lettre que Mme Audin lui avait adressée à l’Elysée en 2007.

« Courage et lucidité »
Mais Emmanuel Macron ne s’arrête pas au cas Audin. Pour la première fois, le président reconnaît également officiellement que l’Etat français a failli en permettant le recours à la torture lors de la guerre d’Algérie. « Si la mort [de Maurice Audin] est, en dernier ressort, le fait de quelques-uns, elle a néanmoins été rendue possible par un système légalement institué : le système “arrestation-détention”,...