Page 1 sur 1

Merci à la Justice Israelienne !

Publié : janv. 05, 17 10:44 am
par PASquare
Malgré la complexité du Dossier Israélien, Malgré la pression de la rue, la pression de la Droite et de l'Extrême Droite, La justice dans ce pays vient de montrer ce qu'est un état de droit !
Une telle décision n'était pas facile à prendre, mais c'est ça aussi les démocraties, séparation entre la Justice et la Politique !
Si les Politiques veulent, qu'ils le gracient maintenant.

-------------------


Israël : l'affaire Eleor Azaria ou la fragilité de l'État de droit


Le procès du soldat israélien reconnu coupable du meurtre d'un
Palestinien blessé a pris en Israël une dimension symbolique et surtout
politique.

De notre correspondante à Jérusalem, Dani%C3%A8le">http://www.lepoint.fr/journalistes-du-p ... cl#Danièle Kriegel

Publié le
05/01/2017 à 11:18
| Le Point.fr


http://www.lepoint.fr/images/2017/01/05 ... 60x281.jpg" alt="Manifestation de soutien au soldat Elor Azaria devant le tribunal militaire de Tel-Aviv où il a été jugé pour le meurtre d'un assaillant palestinien blessé.  " width="660" height="281">

Manifestation de soutien au soldat Elor Azaria devant le tribunal
militaire de Tel-Aviv où il a été jugé pour le meurtre d'un assaillant
palestinien blessé.  
© DANIEL BAR ON / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency



À Tel-Aviv, dans la salle du tribunal militaire, les trois juges viennent tout juste dehttp://www.lepoint.fr/monde/israel-le-s ... amp;xtcr=3" title=""> condamner pour homicide le soldat Eleor Azaria, qui a achevé un assaillant palestinien blessé et à terre.
Un de ses proches lance au tribunal : « Vous êtes des gauchistes
puants ! » Dehors, des centaines de manifestants de droite et d'extrême
droite, chauffés à blanc, conseillent au chef d'état-major, le général
Gadi Eizenkott, de faire attention, tout en scandant : « Gadi ! Gadi ! http://www.lepoint.fr/tags/yitzhak-rabin" class="surligner">Rabin t'attend… »
Demande de grâce
Certes, si ce jugement vient clore un procès de dix mois, la
controverse qui anime le pays n'est pas près de s'éteindre. Et pas
seulement dans le public mais aussi dans la classe politique. En
témoignent les réactions promptes et rudes qui ont suivi l'annonce du
verdict. Le premier à dégainer : Naftali Bennet, le ministre de
l'Éducation nationale et patron du Foyer juif, le parti des colons, a
réclamé l'amnistie immédiate d'Eleor Azaria. Car, selon lui « le procès
était vicié dès le début, et le soldat injustement condamné alors qu'il a
tué un terroriste qui méritait de mourir après avoir tenté d'assassiner
un (autre) soldat ». Une demande de grâce dans laquelle se sont
engouffrés nombre de ministres et de parlementaires de la coalition au
pouvoir. Miri Regev, la ministre de la Culture, a franchi un pas de plus
en adressant une demande officielle en ce sens à son collègue de la
Défense, http://www.lepoint.fr/tags/avigdor-lieberman" class="surligner">Avigdor Lieberman.
On attendait la réaction de http://www.lepoint.fr/tags/benyamin-netanyahou" class="surligner">Benjamin Netanyahu.
Elle est intervenue en fin d'après-midi sous la forme d'un court
communiqué dans lequel le Premier ministre se déclare en faveur de la
grâce tout en expliquant : « C'est un jour difficile et douloureux pour
nous tous et en premier lieu pour Eleor et sa famille, pour l'armée,
pour beaucoup de soldats et leurs parents, et moi-même parmi eux… » Pas
un mot de soutien au chef d'état-major et aux juges militaires, en
dehors d'un appel au public « pour qu'il fasse preuve de responsabilité
envers l'armée, ses officiers et le chef d'état-major ». Pourtant, la
présidente du tribunal militaire, la colonel Maya Heller, ses deux
assesseurs et le procureur ont reçu des menaces de mort. Leur protection
personnelle a été renforcée.
Un parallèle avec l'affaire Dreyfus
Pour de nombreuses personnalités et organisations de droite,
Azaria est donc un martyr qui n'a rien fait d'autre que de vouloir
protéger tous ceux qui se trouvaient sur place et d'avoir tué un
terroriste qui représentait un danger. Un thème abondamment repris sur
les réseaux sociaux, où il est comparé au capitaine http://www.lepoint.fr/tags/alfred-dreyfus" class="surligner">Alfred Dreyfus,
l'officier innocent condamné par des chefs comploteurs. En
l'occurrence, l'armée aurait décidé de le sacrifier afin d'améliorer son
image aux yeux du monde. Ce genre d'arguments ne se trouve pas
seulement sur http://www.lepoint.fr/tags/facebook" class="surligner">Facebook
ou Twitter, mais au plus haut niveau de la classe politique : Tzipi
Hotobelly, la vice-ministre des Affaires étrangères, a déclaré : « Tout
cela n'est qu'un procès à grand spectacle dont la conclusion était
connue d'avance. » Face à cela, les experts militaires expliquent que
les chefs de l'armée devaient rétablir les grands principes des règles
d'engagement : les ordres ne peuvent venir que de la chaîne de
commandement et il est illégal d'achever un ennemi qui ne présente plus
de danger. Toute infraction conduit en cour martiale.
En filigrane, ce procès et les réactions qu'il suscite
posent deux questions. D'abord, celle des soldats en opération en
Cisjordanie, coincés de plus en plus entre une mission de maintien de
l'ordre, dans le cadre de l'occupation de ce territoire, et la
protection des colons israéliens persuadés que cette terre est la leur
pour cause de promesse divine. Une vision religieuse de plus en plus
partagée en Israël même, avec son corollaire : qui a préséance ? La loi
de la rue ou l'État de droit ? Comme l'écrit l'éditorialiste du
quotidien : « Pour cette fois, c'est encore l'État de
droit qui a gagné, mais il faut rester sur ses gardes. Si le meurtre
d'un terroriste déjà neutralisé passe sans une condamnation appropriée,
l'éthique de Tsahal finira par disparaître et la distinction entre
Israël et ses pires ennemis – les pays dans lesquels l'État de droit
n'est pas le moteur de l'action – sera effacée. » Mais qui lit
aujourd'hui , considéré par une majorité d'Israéliens, au
même titre que les ONG de défense des droits de l'homme, comme un
repaire de gauchistes traîtres ?